Le lundi 16 avril 2012, The Guardian
titrait US
and China engage in cyber war games. L’article révèle les implications discrètes des Etats-Unis et de la Chine
dans deux exercices communs de cyberguerre, en juin puis en décembre de l’année
dernière. Ces exercices avaient pour but de prévenir toute escalade si une des
deux parties se sentait menacée par une cyberattaque.
La première session consistait à
décrire pour les deux camps ses réactions en cas d’attaque par un virus dit
sophistiqué, de type Stuxnet. La seconde consistait à décrire ses réactions en
cas d’attaque avérée de l’autre partie.
Comme l’indique l’article, les
officiels de Washington accusant souvent la Chine d’espionnage industriel et de
vol de données numériques. De plus, de son côté, la Chine, consciente de ses
capacités et de sa force de frappe, garde toujours un profond ressentiment
envers l’occident, du fait de son histoire. S’étant tourné vers le Pacifique à
défaut de l’Europe, les Etats-Unis ont intensifié leur présence dans cette
région. Les dangers de friction entre les deux puissances peuvent être réels.
Ainsi, il
est étonnant de voir un exercice conjoint entre la Chine et les Etats-Unis,
surtout dans le domaine de la guerre électronique. Or, Avec ces exercices, les
Etats-Unis viennent d’adopter une stratégie plus subtile en décidant de jouer
carte sur table avec la Chine, en montrant ses capacités offensives. Dans le
but de se protéger contre tout service de renseignement visant à acquérir de l’information
sur les entreprises ou les infrastructures vitales, l’Amérique adopte ce que Frank
Cilluffo, collaborateur de G.W. Bush à la Sécurité Intérieure, appelle « the
active defense ».
Comme je l’écrivais ici,
les évolutions de la cyberguerre montrent aujourd’hui l’émergence d’une presque
guerre froide, basée sur la dissuasion. Ces exercices en sont un exemple.
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