Les actions des Anonymous ont frappé les esprits tant elles ont fait
coulé d’encre. On les qualifie tantôt de justiciers masqués, tantôt de cyberterroristes.
Ce dernier terme fait référence à la cyberguerre, ou la capacité d’un groupe à
immobiliser un pays. Est-ce alors pertinent de qualifier ainsi ce
collectif ?
J’avais préalablement écrit ici
sur l’avantage stratégique des Anonymous. Mais pour parler de cyberterroriste,
il convient d’abord de distinguer ce terme de celui d’hacktiviste.
Version plus élaborée et plus
agressive d’un activisme sur Internet, l’hacktivisme mêle le piratage
informatique aux causes morales et politiques. Alors que l’activisme sur
l’Internet correspond à la version moderne des tracts et des journaux
clandestins, l’hacktivisme lui vise à mener des actions agressives par le
blocage ou l’altération des sites et services de la cible.
Les Anonymous semblent bien
entrer dans cette catégorie d’hacktivistes. Comme je l’explique ici, mises à
part certaines actions très ciblées menées par quelques hackers chevronnés,
l’essentiel des actions des Anonymous sont de l’ordre du déni de service,
c’est-à-dire le blocage de sites durant quelques heures, actions menées par des
membres n’ayant pas de qualifications en informatique spécifiques.
Les actions des Anonymous n’ont
finalement que peu d’incidence sur le cours d’un pays et sur sa population
(qu’ils ne visent aucunement d’ailleurs). Si certains Etats leur font tout de
même la chasse, leur menace est à relativiser. Ils n’ont pas réellement encore
d’impact tangible sur les économies et
sur la population en elle-même. D’autres menaces, de l’ordre du cyberterrorisme
celles-là, visant des dommages bien physiques ou économiques seraient beaucoup
plus inquiétantes.
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