En route vers la cyberdissuasion !
Par Jean Guisnel – Défense ouverte
Dans son rapport sur la
cyberdéfense, Jean-Marie Bockel évoque les capacités nationales dissuasives de
cyberattaque. Vraiment ?
Le sénateur Jean-Marie Bockel a
rendu public jeudi matin un nouveau rapport sur la cyberdéfense. Dans ce long
document (137 pages), l'ancien secrétaire d'État à la Défense du gouvernement
Fillon fait part de préoccupations différant peu de celles qu'avaient pu
émettre en leur temps le député Pierre Lasbordes en 2006 ou le sénateur Roger
Romani deux ans plus tard : "La persistance, voire l'augmentation des
attaques informatiques constatées ces dernières années en France semble montrer
qu'il reste encore d'importants efforts à accomplir pour renforcer la
protection des systèmes d'information des administrations, des entreprises ou
des opérateurs d'importance vitale et pour sensibiliser l'ensemble des
acteurs."
Catégorie : Cyberguerre
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sujet : Exercices communs de cyberguerre Chine Etats-Unis : vers la cyberdissuasion ?
Le débat sur la cyberguerre est lancé
Le 28 juin dernier, la Revue de
Défense Nationale a organisé un colloque sur la cyberstratégie au cours duquel le général d’armée Watin
Augouard de la gendarmerie a exprimé son opposition à une vision offensive de
la guerre de l’information. Le général de corps d’armée Marc Watin-Augouard,
chef de l’inspection générale de la gendarmerie nationale, intervenait sur le
sujet État et cyber. Cette position abrupte émanant d’un général est pour le
moins contestable dans la mesure où l’étude des affrontements informationnels
fait ressortir la prédominance de l’avantage à l’attaquant. Les raisons sont
multiples. Citons les deux plus élémentaires : la difficulté à déterminer avec
certitude la nature de l’agresseur d’autant plus si celui-ci cherche à leurrer
et détourner l’attention sur un autre, ainsi que l’avantage quasi systématique
à l’attaquant qui profite de l’effet de surprise ou de la très grande
difficulté de remonter à la source de l’attaque pour contrer l’adversaire avec
certitude. Il apparaît de plus en plus évident que le concept de cyber-guerre
est trop restrictif au domaine du contenant. La question se pose sur la manière
d’adopter plutôt une approche plus large en parlant de cyber-opérations
multidimensionnelles.
Catégorie : Cyberguerre
Swarming et netwar – le point de vue de John Arquila et David Ronfeldt
Propos recueillis par Joseph Henrotin – Magazine DSI
John Arquilla est docteur en
relations internationales, professeur au département d’analyse de défense de la
Naval Postgraduate School de Monterey (États-Unis) et senior consultant à la
RAND Corporation. David Ronfeldt est docteur en sciences politiques et senior
social scientist à la RAND Corporation.
Interview parue dans DSI n°13,
mars 2006
Vous avez publié des travaux qui ont profondément marqué les débats
stratégiques américains et internationaux portant sur la Révolution dans les
Affaires Militaires (RAM). Certains commentateurs et analystes indiquent que
votre pensée sur la guerre de l’information est trop « technologiquement
centrée » ou « RAM-centrée ». Êtes-vous d’accord ?
David Ronfeldt : Cette critique n’a aucun sens pour nous. Celui qui
dit cela n’a jamais vraiment lu nos écrits. Ils peuvent les confondre avec des
travaux concurrents mais différents, écrits par d’autres stratégistes sur la
guerre réseaucentrée, un concept qui est technologiquement centré, spécialement
dans la promotion de l’automatisation des systèmes d’armes. Notre travail se
focalise sur l’organisation sociale, pas sur la « technologie dure ». Il est
basé sur l’intuition que la révolution de l’information favorise l’émergence de
formes réticulées d’organisation et rend la vie des hiérarchies difficile. Nous
voulons que les stratégistes comprennent mieux que les formes de réseaux – en
chaînes, en étoiles, en moyeux, les réseaux distribués, etc. – sont de plus en
plus effectives et efficaces. De petits groupes et des individus dispersés sont
maintenant capables de se lier, se coordonner et agir conjointement comme jamais
auparavant, pour le meilleur et pour le pire.
Si différents types de réseaux
émergent, c’est aussi le cas des stratégies de swarming. Le swarming (attaques
en essaim) est apparemment amorphe mais c’est une façon, attentivement
structurée et coordonnée, de frapper de toutes les directions au moyen de
pulsions durables de force et/ou de feux, depuis des positions rapprochées et
éloignées. Il fonctionne mieux lorsqu’il est conçu autour du déploiement d’une
myriade de petites unités de manœuvre, dispersées et réticulées. Le but est de
les faire monter en puissance rapidement et discrètement, d’attaquer un
objectif puis de les dissoudre et de les re-disperser, pour qu’elles soient
immédiatement prêtes à se recombiner pour une nouvelle pulsion. Que l’on utilise
de vieilles ou de nouvelles technologies, les terroristes transnationaux et les
criminels (sans parler des activistes sociaux qui sont une force positive) ont
appris tout ça rapidement et ont, par conséquent, refaçonné leurs organisations
et leurs stratégies. C’est ce qui nous inspire notre concept de netwar.
Catégorie : Cyberguerre
La guerre robotisée
Olivier Kempf - egeablog
L'autre jour, je passe en colle
un jeune capitaine terrien. Juste pour le désarçonner, je lui pose comme sujet
(et bien évidemment, vous me connaissez, pas dans les conditions de l'examen :
pas deux sujets, mais un seul, na!) : "Les drones maritimes". Le
pauvre ! Et je le vois tirer des bords sur les drones aériens utilisés par la
marine, tout ça tout ça. Il s'en est bien sorti, même s'il était absolument
hors sujet.
Accessoirement, déplacer
quelqu'un "hors de son milieu" (ici, terrestre) est le plus sûr moyen
de le déstabiliser, et donc de voir ce qu'il vaut en situation d'incertitude.
Ce qui est intéressant n'est pas ce qu'il dit (puisque de toute façon, il n'est
pas sensé connaître le sujet, et doit seulement faire la preuve de sa capacité
à raisonner) mais la façon dont il le dit. La forme, encore un fois, révèle le
fond.
Bon, c'est pas pour vous parler
du concours que je vous raconte cette anecdote, juste pour dire que les drones
sont en fait, si on y pense bien, des robots du milieu aérien. Et que j'ai reçu
aujourd'hui un bouquin dont je veux vous parler, puisqu'il s'agit de drones
terrestres - pardon, de robots!
Catégorie : Cyberguerre
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sujet : Call Of Duty Black Ops 2 : Quand Activision et Treyarch se mettent à l’heure de la cyberguerre !
Apple et le système éducatif
Préserver une éducation libre et
ouverte est un impératif pour la France. Depuis Condorcet, l’éducation a été
une des politiques façonnant la nation française. Aujourd’hui, l’éducation à la
française doit pouvoir s’épanouir grâce aux nouvelles technologies et nouvelles
pédagogies, sans craindre pour ses valeurs.
Cependant, l’évolution du
numérique et les nouveaux possibles qu’il ouvre pour les pratiques éducatives
posent le problème du choix du système d’exploitation, des applications et du
matériel. Le choix pour l’administration se joue entre des systèmes ouverts,
sous Linux par exemple, avec des logiciels libres et des licences Creative
Commons et des écosystèmes fermés comme celui d’Apple.
Pourtant, Apple et le
ministère de l’Education nationale ont signé un accord-cadre en 2004, ce qui
positionnerait Apple dans une position de force. Or, depuis 2004, les
technologies et les produits d’Apple verrouillent les consommateurs dans un
système fermé.
Catégorie : Netéconomie
Vos followers sur Twitter sont-ils des fakes ?
Flavien Chantrel – Blog du modérateur
A l’heure où on parle beaucoup
des achats de fan et où beaucoup n’ont pas encore compris que l’influence en
ligne était un leurre, il est intéressant de se repencher sur Twitter et ses
metrics. Pour beaucoup, les chiffres comptent. Avoir un certain nombre de
followers est donc un gage de crédibilité, aussi bien personnelle que
professionnelle. D’où certaines dérives bien connues de ceux qui fréquentent
beaucoup le réseau de micro-blogging, mais qui restent inconnus du grand
public. Achat de followers, mass-follow consistant à suivre un maximum de
personnes pour qu’ils vous suivent en retour, défollows massif de ceux qui
n’ont pas fait l’effort de vous suivre… Bon nombre d’experts d’aujourd’hui sont
des manipulateurs d’hier.
Il y a donc ce type de personnes,
qui accumulent des faux « suiveurs » par des méthodes fallacieuses. Mais il y a
aussi les gens qui n’ont rien demandé, et qui se retrouvent suivis par des
robots (ancienneté sur le réseau, utilisation de certains mots clés dans la
bio, …). Tout le monde est concerné, sur les XXX personnes abonnés à vos
messages, seule une petite partie est composée d’utilisateurs actifs du réseau.
Mais dans ces conditions, comment savoir combien de personnes sont réellement
intéressées par ce que vous dites ? Comment démasquer ceux qui ont des gros
chiffres sur leur profil mais des petits dans leur analytics ?
Catégorie : Netéconomie
Quel avenir pour Yahoo avec Marissa Mayer ?
Après avoir été une des premières
employées de Google et y avoir participé à la création de nombreux services,
Marissa Mayer est donc la nouvelle patronne de Yahoo. La nouvelle a fait grand
bruit la semaine dernière et a insufflé
une lueur d’espoir pour tous celles et ceux qui croient encore en Yahoo.
Travaillant dans le web depuis près de 15 ans, j’ai toujours considéré que Yahoo
fait partie du club des 10, et qu’ils pouvaient faire un retour gagnant, mais
les différents CEO qui se sont succédé n’ont jamais réussi à redresser la
barre.Certes, la tâche est colossale et cette nomination est plutôt
providentielle pour une ancienne étoile du web dont la dégringolade était
amplement commentée dans la blogosphère (The incredible shrinking Yahoo:
Activist shareholder’s latest weapon is an infographic et The Rise And Fall Of
Yahoo: The Infographic). Je ne me risquerais pas à commenter le départ de Mayer
de Google car d’autres l’ont fait pour moi (The real reason Marissa Mayer left
Google: She had to), de même pour son salaire ou son futur bébé.
Bref, tout ça pour dire que le
marché spécule maintenant sur l’avenir de Yahoo et ce que sa nouvelle patronne
va pouvoir en faire. Première chose importante à préciser : Yahoo est avant
tout un média, ce n’est ni un réseau social, ni un moteur de recherche, ni un
fabricant d’appareils électroniques. Donc non, il n’y a aucune chance pour que
Mayer fasse de Yahoo le nouveau Facebook, Google ou Apple.
Catégorie : Netéconomie
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