vendredi 27 juillet 2012

Revue du Web de juillet : débat sur la cyberguerre, Apple qui isole ses consommateurs et l'avenir de Yahoo avec Marissa Mayer






En route vers la cyberdissuasion !

Par Jean Guisnel – Défense ouverte

Dans son rapport sur la cyberdéfense, Jean-Marie Bockel évoque les capacités nationales dissuasives de cyberattaque. Vraiment ?

Le sénateur Jean-Marie Bockel a rendu public jeudi matin un nouveau rapport sur la cyberdéfense. Dans ce long document (137 pages), l'ancien secrétaire d'État à la Défense du gouvernement Fillon fait part de préoccupations différant peu de celles qu'avaient pu émettre en leur temps le député Pierre Lasbordes en 2006 ou le sénateur Roger Romani deux ans plus tard : "La persistance, voire l'augmentation des attaques informatiques constatées ces dernières années en France semble montrer qu'il reste encore d'importants efforts à accomplir pour renforcer la protection des systèmes d'information des administrations, des entreprises ou des opérateurs d'importance vitale et pour sensibiliser l'ensemble des acteurs."


Catégorie : Cyberguerre




Le débat sur la cyberguerre est lancé


Le 28 juin dernier, la Revue de Défense Nationale a organisé un colloque sur la cyberstratégie  au cours duquel le général d’armée Watin Augouard de la gendarmerie a exprimé son opposition à une vision offensive de la guerre de l’information. Le général de corps d’armée Marc Watin-Augouard, chef de l’inspection générale de la gendarmerie nationale, intervenait sur le sujet État et cyber. Cette position abrupte émanant d’un général est pour le moins contestable dans la mesure où l’étude des affrontements informationnels fait ressortir la prédominance de l’avantage à l’attaquant. Les raisons sont multiples. Citons les deux plus élémentaires : la difficulté à déterminer avec certitude la nature de l’agresseur d’autant plus si celui-ci cherche à leurrer et détourner l’attention sur un autre, ainsi que l’avantage quasi systématique à l’attaquant qui profite de l’effet de surprise ou de la très grande difficulté de remonter à la source de l’attaque pour contrer l’adversaire avec certitude. Il apparaît de plus en plus évident que le concept de cyber-guerre est trop restrictif au domaine du contenant. La question se pose sur la manière d’adopter plutôt une approche plus large en parlant de cyber-opérations multidimensionnelles.


Catégorie : Cyberguerre



Swarming et netwar – le point de vue de John Arquila et David Ronfeldt

Propos recueillis par Joseph Henrotin – Magazine DSI

John Arquilla est docteur en relations internationales, professeur au département d’analyse de défense de la Naval Postgraduate School de Monterey (États-Unis) et senior consultant à la RAND Corporation. David Ronfeldt est docteur en sciences politiques et senior social scientist à la RAND Corporation.

Interview parue dans DSI n°13, mars 2006

Vous avez publié des travaux qui ont profondément marqué les débats stratégiques américains et internationaux portant sur la Révolution dans les Affaires Militaires (RAM). Certains commentateurs et analystes indiquent que votre pensée sur la guerre de l’information est trop « technologiquement centrée » ou « RAM-centrée ». Êtes-vous d’accord ?

David Ronfeldt : Cette critique n’a aucun sens pour nous. Celui qui dit cela n’a jamais vraiment lu nos écrits. Ils peuvent les confondre avec des travaux concurrents mais différents, écrits par d’autres stratégistes sur la guerre réseaucentrée, un concept qui est technologiquement centré, spécialement dans la promotion de l’automatisation des systèmes d’armes. Notre travail se focalise sur l’organisation sociale, pas sur la « technologie dure ». Il est basé sur l’intuition que la révolution de l’information favorise l’émergence de formes réticulées d’organisation et rend la vie des hiérarchies difficile. Nous voulons que les stratégistes comprennent mieux que les formes de réseaux – en chaînes, en étoiles, en moyeux, les réseaux distribués, etc. – sont de plus en plus effectives et efficaces. De petits groupes et des individus dispersés sont maintenant capables de se lier, se coordonner et agir conjointement comme jamais auparavant, pour le meilleur et pour le pire.

Si différents types de réseaux émergent, c’est aussi le cas des stratégies de swarming. Le swarming (attaques en essaim) est apparemment amorphe mais c’est une façon, attentivement structurée et coordonnée, de frapper de toutes les directions au moyen de pulsions durables de force et/ou de feux, depuis des positions rapprochées et éloignées. Il fonctionne mieux lorsqu’il est conçu autour du déploiement d’une myriade de petites unités de manœuvre, dispersées et réticulées. Le but est de les faire monter en puissance rapidement et discrètement, d’attaquer un objectif puis de les dissoudre et de les re-disperser, pour qu’elles soient immédiatement prêtes à se recombiner pour une nouvelle pulsion. Que l’on utilise de vieilles ou de nouvelles technologies, les terroristes transnationaux et les criminels (sans parler des activistes sociaux qui sont une force positive) ont appris tout ça rapidement et ont, par conséquent, refaçonné leurs organisations et leurs stratégies. C’est ce qui nous inspire notre concept de netwar.


Catégorie : Cyberguerre



La guerre robotisée

Olivier Kempf - egeablog

L'autre jour, je passe en colle un jeune capitaine terrien. Juste pour le désarçonner, je lui pose comme sujet (et bien évidemment, vous me connaissez, pas dans les conditions de l'examen : pas deux sujets, mais un seul, na!) : "Les drones maritimes". Le pauvre ! Et je le vois tirer des bords sur les drones aériens utilisés par la marine, tout ça tout ça. Il s'en est bien sorti, même s'il était absolument hors sujet.

Accessoirement, déplacer quelqu'un "hors de son milieu" (ici, terrestre) est le plus sûr moyen de le déstabiliser, et donc de voir ce qu'il vaut en situation d'incertitude. Ce qui est intéressant n'est pas ce qu'il dit (puisque de toute façon, il n'est pas sensé connaître le sujet, et doit seulement faire la preuve de sa capacité à raisonner) mais la façon dont il le dit. La forme, encore un fois, révèle le fond.
Bon, c'est pas pour vous parler du concours que je vous raconte cette anecdote, juste pour dire que les drones sont en fait, si on y pense bien, des robots du milieu aérien. Et que j'ai reçu aujourd'hui un bouquin dont je veux vous parler, puisqu'il s'agit de drones terrestres - pardon, de robots!


Catégorie : Cyberguerre




Apple et le système éducatif


Préserver une éducation libre et ouverte est un impératif pour la France. Depuis Condorcet, l’éducation a été une des politiques façonnant la nation française. Aujourd’hui, l’éducation à la française doit pouvoir s’épanouir grâce aux nouvelles technologies et nouvelles pédagogies, sans craindre pour ses valeurs.

Cependant, l’évolution du numérique et les nouveaux possibles qu’il ouvre pour les pratiques éducatives posent le problème du choix du système d’exploitation, des applications et du matériel. Le choix pour l’administration se joue entre des systèmes ouverts, sous Linux par exemple, avec des logiciels libres et des licences Creative Commons et des écosystèmes fermés comme celui d’Apple. 

Pourtant, Apple et le ministère de l’Education nationale ont signé un accord-cadre en 2004, ce qui positionnerait Apple dans une position de force. Or, depuis 2004, les technologies et les produits d’Apple verrouillent les consommateurs dans un système fermé.


Catégorie : Netéconomie



Vos followers sur Twitter sont-ils des fakes ?

Flavien Chantrel – Blog du modérateur

A l’heure où on parle beaucoup des achats de fan et où beaucoup n’ont pas encore compris que l’influence en ligne était un leurre, il est intéressant de se repencher sur Twitter et ses metrics. Pour beaucoup, les chiffres comptent. Avoir un certain nombre de followers est donc un gage de crédibilité, aussi bien personnelle que professionnelle. D’où certaines dérives bien connues de ceux qui fréquentent beaucoup le réseau de micro-blogging, mais qui restent inconnus du grand public. Achat de followers, mass-follow consistant à suivre un maximum de personnes pour qu’ils vous suivent en retour, défollows massif de ceux qui n’ont pas fait l’effort de vous suivre… Bon nombre d’experts d’aujourd’hui sont des manipulateurs d’hier.

Il y a donc ce type de personnes, qui accumulent des faux « suiveurs » par des méthodes fallacieuses. Mais il y a aussi les gens qui n’ont rien demandé, et qui se retrouvent suivis par des robots (ancienneté sur le réseau, utilisation de certains mots clés dans la bio, …). Tout le monde est concerné, sur les XXX personnes abonnés à vos messages, seule une petite partie est composée d’utilisateurs actifs du réseau. Mais dans ces conditions, comment savoir combien de personnes sont réellement intéressées par ce que vous dites ? Comment démasquer ceux qui ont des gros chiffres sur leur profil mais des petits dans leur analytics ?


Catégorie : Netéconomie



Quel avenir pour Yahoo avec Marissa Mayer ?


Après avoir été une des premières employées de Google et y avoir participé à la création de nombreux services, Marissa Mayer est donc la nouvelle patronne de Yahoo. La nouvelle a fait grand bruit  la semaine dernière et a insufflé une lueur d’espoir pour tous celles et ceux qui croient encore en Yahoo. Travaillant dans le web depuis près de 15 ans, j’ai toujours considéré que Yahoo fait partie du club des 10, et qu’ils pouvaient faire un retour gagnant, mais les différents CEO qui se sont succédé n’ont jamais réussi à redresser la barre.Certes, la tâche est colossale et cette nomination est plutôt providentielle pour une ancienne étoile du web dont la dégringolade était amplement commentée dans la blogosphère (The incredible shrinking Yahoo: Activist shareholder’s latest weapon is an infographic et The Rise And Fall Of Yahoo: The Infographic). Je ne me risquerais pas à commenter le départ de Mayer de Google car d’autres l’ont fait pour moi (The real reason Marissa Mayer left Google: She had to), de même pour son salaire ou son futur bébé.

Bref, tout ça pour dire que le marché spécule maintenant sur l’avenir de Yahoo et ce que sa nouvelle patronne va pouvoir en faire. Première chose importante à préciser : Yahoo est avant tout un média, ce n’est ni un réseau social, ni un moteur de recherche, ni un fabricant d’appareils électroniques. Donc non, il n’y a aucune chance pour que Mayer fasse de Yahoo le nouveau Facebook, Google ou Apple.


Catégorie : Netéconomie


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