En ce
mois de mai 2012, Activision
vient de dévoiler son prochain dernier né de sa franchise Call Of Duty. Alors que
le premier
Black Ops nous transportait dans les arcanes de la guerre froide, le second
opus prendra le parti inverse et nous emmènera en 2025. Le trailer de Black Ops 2 nous dévoile ainsi
une armée robotisée et sa prise de contrôle par l’ennemi. Activision et Treyarch sautent donc à pieds-joints dans
la cyberguerre.
Quelle dimension stratégique se cache derrière ce scénario ?
Quelle dimension stratégique se cache derrière ce scénario ?
Pour être un peu plus précis, comme nous le dévoile le trailer ci-dessous, l’intrigue nous transporte en 2025, au milieu d’un conflit entre grandes puissances, dont on dit qu’elles semblent être les Etats-Unis et la Chine. Les matières premières se font rares et un saut technologique a entrainé une très forte modernisation des systèmes d’armes. Le trailer fait ainsi référence à la robotique, et notamment aux drones. Cependant, l’élément perturbateur semble être la perte de contrôle des systèmes au profit d'un acteur hostile, lui accordant alors un avantage stratégique.
Le site officiel de Call Of Duty
permet de se plonger un peu plus dans l’intrigue en proposant une bande annonce interactive. On y
rencontre notamment P.W.
Singer, dont le scénario semble être inspiré de son travail Wired For War.
Ainsi, le scénario de Call Of
Duty Black Ops 2 explore la problématique de la cyberguerre. P.W. Singer et Oliver North, Lieutenant-Colonel
du Corps des Marines, font d’abord référence à la Révolution dans
les Affaires Militaires (RMA) qui théorise le changement de la guerre par
le développement technologique. Cette transition fait apparaitre une nouvelle
dimension, le Cyberespace, en plus de celles de la terre, de la mer, du ciel et
de l’espace.
L’enjeu de cette Cyberwar est alors
l’acquisition, la distribution de l’information, ainsi que le brouillage des appareils
ennemis destinés à la reconnaissance du champ de bataille. Ce changement implique
la diminution de l’importance des plates-formes traditionnelles trop visibles
et donc trop vulnérables, et par l’introduction d’armements qui nécessiteront
de moins en moins la présence humaine parce que guidés à distance. Un nouveau
type de guerre voit le jour qui se définit comme une
attaque électronique des structures informatiques essentielles ou vitales de
l’adversaire.
Les protagonistes de ce film font
alors référence au développement technologique des armées et la possible prise
de contrôle des systèmes automatisés par un acteur hostile. Ces systèmes, comme
les drones, alors conçues pour délivrer un support aérien, peuvent être
retournés contre les troupes au sol. Cela signifie que, si un acteur
possède la meilleure technologie sur le champ de bataille, cela implique aussi
que l’ennemi puisse en prendre le contrôle pour l'utiliser à son profit. Si des hackers peuvent pirater une banque, ils pourront pirater
un drone, … ou même plusieurs. Aussi, Oliver North ponctue un des chapitres du
film en disant : « Je ne m’inquiète pas de celui qui voudra prendre
le contrôle d’un appareil. Je m’inquiète de celui qui voudra prendre le
contrôle de tous les appareils ».
Le scénario de Black Ops 2 fait ainsi
référence à une sorte de Pearl Harbour électronique, où une cyberattaque
permettrait d’acquérir un avantage stratégique, ce qui n’est toujours pas été
démontré aujourd’hui, comme je l'exprime ici.
Autre élément intéressant exploré
par le scénario, la perte du savoir-faire militaire conventionnel comme
corollaire du développement technologique des armées. Un saut technologique amènerait-il
alors à une diminution des effectifs de fantassins au profit de robots, et donc
une perte des compétences du combattant ?
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