Alors qu'une moitié de la France croisait l'autre sur la route des
vacances, un certain nombre d'internautes ont eu l'occasion d'observer ce curieux manège
mettant en cause l'AEGE (l'association des diplômés
de l'Ecole de Guerre Economique) et l'entreprise Total,
autour du débat sur le gaz de schiste. Retour sur une manipulation de
l'information volontaire … ou peut-être involontaire … ?
Le site Infoguerre vient de publier un article
intitulé Ethique humanitaire et manipulation de l’information. Cet article met en lumière les
derniers évènements sur la Toile autour d'un rapport intitulé L'intérêt du Gaz de Schiste pour la France. Pour le lecteur qui ne connaît pas l'Ecole de Guerre Economique, cette école forme aux
métiers de l'Intelligence Economique. De la recherche d'informations en sources
ouvertes (c’est-à-dire en accès libre pour tout le monde, ce qui différencie cette
discipline de l'espionnage) en passant par l'analyse de situations complexes,
l'Ecole forme aussi ses étudiants aux logiques d'influence et de guerre de
l'information. Ces logiques d'influence se sont particulièrement développées avec
l'avènement de la société de l'information. Le lecteur pourra retrouver
certaines de ces logiques abordées sur ce blog dans de précédents articles ici
et ici
par exemple. Si l'Ecole forme les étudiants à ces questions, c'est en premier
lieu pour permettre de les déconstruire et à l'avenir de ne pas se faire piéger
par une manipulation de l'information, alors que le métier est précisément de
collecter et d'analyser ces informations. Dans une volonté de transparence et
de diffusion de la connaissance, l'Ecole de Guerre Economique publie sur ses plateformes les différents travaux des étudiants
dont le lecteur en retrouvera certains sur Infoguerre
ou la base de connaissance de l'AEGE.
Pour en revenir au sujet qui nous
occupe, la polémique a commencé avec Pascal Hérard, journaliste
chez TV5 Monde, publiant sur le site Whistle.is
l'article intitulé #GazDeSchiste : l’intelligence économique et la contre-information au service de Total.
L'article d'Infoguerre relate alors
comment, sur la base de multiples raccourcis et d'éléments inventés de toute
pièce, l'auteur va se créer une théorie du complot. Puis, misant sur le
sensationnel et le polémique, l'article sera relayé (la plupart du temps sans
être lu) et déformé, par l'intermédiaire notamment des réseaux sociaux. Il est
à se demander donc si ce journaliste, auteur de cet article, a volontairement
déformer, inventer et tronquer des informations. Auquel cas, est-il vraiment
journaliste ?
La fin de l'article d'Infoguerre revient sur le concept du story
telling, et comment le "faible" utilise ce procédé de communication,
en relatant des histoires plus ou moins vraies, pour les besoins d’une cause à
défendre contre le "fort" (comme par exemple l'ONG Greenpeace).
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